J’ai avalé mon histoire comme j’ai mangé la tienne, Poète, Sculpteur ou Peintre d’éternité au présent… Quel repas, dis-tu, avons-nous partagé ? À quand, et avec qui , le prochain ? On verra... On lira ... | Marie-Thérèse PEYRIN - Janvier 2015
Premier Mai
ETAT DES YEUX | Temps 1 | Sous la poussière

Maisons |1

 

Où vivre ? dit-il.

L'autre question

étouffée

Où ne pas vivre ?

 

 

Travailler à la cuisson des briques

et s'emmurer.

Ourler, broder le corps pantelant. L'allonger.

Signer, émarger le livre et gommer.

 

 

Porter la main au front

mais ne plus retrouver

l'entête.

 

 

Michaël GLÜCK, Cérémonies d'exil,

Editions Jacques BREMOND, 1997, p.87

 

 

 

 

 

 

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Rochemaure (07)

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Vallon-Pont-D'Arc (07)  Quartier Bourdarias

 

Réveillée à 5H30 par des rêves agréables de prime abord, aménagement dans nouvelles maisons, pourtant anciennes mais dont l'une connue est proche d'une centrale nucléaire qui me terrorise, l'autre au bord d'une rivière mal endiguée qui a déjà débordé, mais qui se révèle très spacieuse et attirante. A la fin je préfère la vieille maison familiale qui demande des rénovations importantes avec le risque de devoir l'abandonner brutalement pour cause de catastrophe naturelle ou d'exode liée aux histoires d'expropriation qui se répètent...Malgré ces craintes, ambiance CARPE DIEM ! Envie d'ouvertures et de plain pied sur le jardin pour faire un espace convivial d'accueil.  Plaisir d'attribuer de nouveaux espaces pour les objets et les livres surtout, les meubles ne comptent pas sauf ceux qui sont issus de legs familiaux.Le petit bureau fabriqué par mon grand-père pour sa femme après la guerre de 14, peint en noir... Pupitre, trois tiroirs, dont deux fermés à clé pour l'argent je suppose et les secrets. Bureau fait avec des bois différents, et dont le plateau incliné s'effondre un peu. Je n'ai pas gardé la couleur noire, synonyme de deuil que j'ai voulu évacuer pour retrouver le bois et le travail de l'ébéniste amateur. Bureau transmis par ma mère, parce que je l'aimais, elle et son bureau de souvenirs. Je ne conçois l'avenir que dans le respect du passé, qui n'est pas le maintien du révolu, mais une certaine conscience de la valeur de ce qui est concrètement transmis entre les générations, et qui n'est pas de l'argent anonyme. Je conserve aussi un canevas fait en pension par ma mère, un ABCdaire en fil rouge, et qui n'est pas terminé je crois. "J'en ai bavé chez les bonnes soeurs, disait-elle, alors je t'en fais cadeau !". Les rêves de cette nuit ont recousu quelques pans de ma mémoire, et j'aime ce travail clandestin du destin dans mes cellules cérébrales aux libres cabrioles. Pas besoin d'interprétation psychanalytique. Je sais où j'en suis... Peur de la maladie et de la mort comme pour tout le monde, de la misère aussi autour. Et pas envie de les souhaiter aux autres. Leur imaginer un "chez soi" et des racines qui ne soient pas des entraves. Des lianes plutôt pour "voleter" d'un coeur à un autre sans vertige, ni crainte d'une chute qui répéterait celle fantasmatique de l'exclusion du Paradis.

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